Louise Bourgeois
- Grace Wahnish
- 26 feb 2014
- 4 Min. de lectura
Louise Bourgeois à Proa, Buenos Aires
L e r e t o u r d u r e f o u l é
Portrait d´une légende de l´art et une icône féministe
Du 19 mars au 19 juin.
Du mardi au dimanche de 11h à 19h 2011
Pedro de Mendoza 1929
Pour Graciela Wahnish
http://www.slideshare.net/gracewes/presentacin-louise-a-buenos-aires-8029822
C´est à Buenos Aires, qu’une exposition propose "la première analyse en profondeur desrelations entre l’oeuvre de Louise Bourgeois et la psychanalyse", selon la définition ducommissaire d’expo, Philip Larratt-Smith. Les 75 oeuvres de la grande sculptrice française sontexposées à Proa, parmi lesquelles une de ses fameuses « Maman ».Inaugurée à Proa, l’exposition au titre programmatique de: «Leretour du refoulé » présente pour la première fois en Argentine unpanorama complet de l’oeuvre de la sculptrice franco-américaineLouise Bourgeois, à travers ses dessins, objets, peintures, sculptureset autres installations. "Toutes les oeuvres ont été choisies poursouligner la présence persistante de la psychanalyse en tant que forced’inspiration et espace d’exploration dans sa vie et dans son oeuvre",souligne Philip Larratt-Smith.
Sans étiquette. Louise Joséphine Bourgeois, née à Paris le 25 décembre 1911 dans une famillede restaurateurs de tapisseries. Louise s'est installée en 1938 à New York après avoir épousél'historien d'art américain Robert Goldwater (1907-1973). Née et ayant grandi en France,l'essentiel de sa carrière artistique s'est déployée à New York. Artiste contemporaine majeureéchappant à toute classification, elle a traversé le surréalisme, l’expressionnisme abstrait et leminimalisme et crée, en quelque 60 ans de production, un vocabulaire personnel pleind’émotivité et de violence. Elle est morte à New York le 31 mai 2010 à l’âge de 98.
Sa célébrité a été tardive, mais elle a connu tous les honneurs. En 1982 elle a été la premièrefemme à bénéficier d’une rétrospective au Musée d’Art Moderne de New York. En Europe, sapremière exposition personnelle a eu lieu en 1989, à Francfort. Dix ans plus tard, elle recevait le Lion d’or de la Biennale de Venise pour l’ensemble de son oeuvre. Dans les années 2000 elle estdevenue l’artiste femme la femme meilleur payée du monde.
Autobiographie Son oeuvre est surtout connue du grand public pour ses araignées immenses etinquiétantes: les Mamans. "Mon travail est de soulager ma douleur", disait Louise Bourgeois,qui reconnaissait volontiers qu’elle puisait son inspiration dans sa propre histoire. Le fantasmedu père, la maternité, l’affleurement de l’inconscient, la représentation phallique, l’hystérie, toutcela alimente ainsi ses installations, ses sculptures, ses écrits.
Extraits « Tout mon travail (...) tous mes sujets trouvent leur source dans mon enfance ».« Pour moi, la sculpture est le corps. Mon corps est ma sculpture ».« Dans mon art, je suis l'assassin ».« J'ai misé sur l'art plutôt que sur la vie ».« L'inconscient est mon ami ».« L'art est une garantie de santé mentale ».« J´essaie de tout réparer »
L'araignée géante de Louise Bourgeois (1999) «Maman» (1999) l'araignée géante, oeuvre emblématique de Louise Bourgeois, est actuellement à La Boca. Oeuvre d'art contemporain, l'arachnide monumental se confronte aux bâtiments historiques du quartier.
Les araignées sont souvent un objet de répulsion. Elles suscitent la paniqueet parfois le malaise. Pour Louise Bourgeois l'araignée est une figurematernelle, à la fois castratrice et protectrice, une figure ambivalente. Comme sa mère qui retissait des tapisseries anciennes dans son atelier derestauration.
«L'araignée, pourquoi l'araignée? parce que ma meilleure amie était mamère, et qu'elle était aussi intelligente, patiente, propre et utile, raisonnableet indispensable qu'une araignée. Elle pouvait se défendre elle-même. »
Voici ce que l'artiste a dit, ignorant malicieusement l'aspect menaçant de son oeuvre.L'arachnide fabuleux est une bonne introduction au travail complexe et aux fantasmes morbidesde cette vieille dame de 96 ans.
Depuis les premiers dessins de 1940, Louise Bourgeois a crée plusieurs araignées de différentestailles. Une image de cauchemar, comme beaucoup d'oeuvres de Louise Bourgeois qui senourrissent des traumatismes de l'enfance."Tout mon travail, tous les sujets, trouvent leur source dans monenfance", dit-elle.Transportée à Proa en pièces détachées et montées à l'aide degrues, l'araignée de bronze et d'acier inoxydable surplombe lepaysage urbain. Ses fines pattes anguleuses sont ancrées dans letrottoir, immobiles. "Maman" n'exprime rien, elle n'esquisse aucun mouvement, elle est là, c'est tout. C'est une mèreportant ses oeufs et les mères peuvent être terrifiantes. Impassible et pourtant dangereuse, elleéveille en nous des fantasmes, des angoisses imprécises dont se joue Louise Bourgeois.
Reconnue tardivement, Louise Bourgeois fait aujourd' hui partie des plasticiens contemporainsles plus en vue comme Jeff Koons et Damien Hirst qui eux aussi travaillent avec les animaux etla monumentalité. Maman, ou « big Mama », est une rock star en tournée mondiale.
L'araignée s'est posée, entre autres, à Saint-Petersbourg en Russie, à Tokyo, Copenhague,Denver, Kansas City, San Francisco, New-York, Londres, Paris (Jardín des Tuileries) etaujourd’hui a Buenos Aires.
Louise est une artiste authentique, son oeuvre et sa vie forment un tout. C`est ainsi que tout sonoeuvre est une sorte d´autoportrait. Elle est viscérale, au sens propre. Cru. C’est pour ça que j’aieu envie de lui rendre hommage ce matin, en plus du fait qu’elle est une des plus grandesartistes du XXème siècle, icône féministe, et qu’en tant que femme, il a fallu attendre une heurebien tardive pour qu’elle soit enfin reconnue à sa juste valeur.
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